Partout où elle va, la torche olympique traîne un dispositif de sécurité à rendre jaloux n’importe quel dirigeant. C’est à croire que son existence vaut plus que la vie d’un être humain, plus que la vie d’un être humain au pouvoir.
Ethan Gutmann, dans l’article que j’ai affiché dans mon dernier billet, semble avoir vu juste. La balade de la flamme olympique partout dans le monde, une scène sans précédent depuis qu’Hitler a institué la tradition en 1936, a pour but de montrer un certain « nouvel ordre mondial » où la Chine reprendrait son poste antique d’empire du Milieu.
Pour des Chinois, c’est source de fierté. Mais pour ceux qui acceptent de voir le régime chinois pour ce qu’il est, une dictature brutale ayant pris la vie de 80 millions en 60 ans, il n’y a rien de réjouissant.
Cette action toute politique de parader le symbole d’Olympiques controversées dès leur octroi, ne pouvait qu’engendrer une réponse miltitante. Il n’y a pas eu de « politisation » du truc. La déviation vers le politique n’est pas neuve. Les Jeux étaient politiques à Berlin, ils l’étaient aux États-Unis, à Tokyo, à Montréal, à Moscou, à Séoul, etc. Alors cessons de nous perdre dans des débats de « politisation du sport ». C’est un argument battu depuis longtemps.
Puis nous le savons bien, il n’y pas de pureté dans le milieu. Drogue, triche, commanditaires, compétition patriotique… Le plus vil de l’être humain côtoie de peine et de misère des idéaux que même ceux qui doivent les faire respecter ne sont pas à même de saisir : « dignité humaine », « droits de l’homme », « développement pacifique », etc.
« Aucun symbole politique n’est autorisé dans les enceintes olympiques », c’est la règle du CIO, tandis que s’opère une véritable campagne massive de lessivage des cerveaux à travers une commercialisation intensive de la grande messe sportive.
Au Pakistan, ils n’ont même pas osé sortir la torche du stade où le peu fréquentable Musharraf a pu mettre ses mains sur l’objet de la honte. La torche doit passer dans les mains d’amis du régime. Vous me direr que Musharraf est un pion de Washington, certes, mais le Pakistan a des liens historiques beaucoup plus profonds avec le Parti communiste chinois (PCC).
Puis l’Inde, qui recevra la torche le 17 avril, se vante d’être la « plus grande démocratie du monde ». D’un côté, elle détruit l’argument pro-dictature chinoise qui dit que seule un régime totalitaire peut gouverner une masse de gens d’un milliard. Mais d’un autre côté, l’Inde court bassement après ses propres intérêts et n’est pas digne d’être l’héritière du Grand Mahatma Ghandi. Elle a fermé, puis fermé les yeux sur les massacres en Birmanie, pour des raisons géostratégiques. Puis elle réprime, puis réprime les Tibétains sur son territoire pour des raisons commerciales.
Après avoir vu les relais de Londres et Paris, je me suis dit : « Oh lala, avec une telle répression, quelqu’un va être tué avant que la torche n’arrive à Pékin. » C’était peut-être sur-estimer la capacité des forces de l’ordre d’appliquer des méthodes communisto-fascistes, mais bon… le portrait n’est quand même pas jojo.
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